PLEIN FEU SUR LES « ORGANISATIONS RÉGÉNÉRATIVES »
13/09/2023Qu’est-ce que l’Intrapreneuriat ?
Il s’agit d’une démarche survenant au sein même d’une entreprise existante. Constatant que de nombreux projets innovants naissent au sein de l’entreprise (quelle que soit sa taille), l’Intrapreneuriat consiste à valoriser le rôle et la prise d’initiative des salariés.
Ils sont alors qualifiés d’Intrapreneurs.
Histoire du concept
Ce concept n’est pas réellement récent puisqu’il apparaît dans les années 80, mais il semblerait arriver à maturité et devoir encore se développer car la préoccupation intrapreneuriale est en plein développement. Un signe qui ne trompe pas : elle intéresse de plus en plus les grands groupes.
Comment expliquer ce phénomène ? Par l’évolution des structures d’encadrement. En effet, cette évolution a provoqué une sorte d’hémorragie des cadres, leur demande concernant leur rapport au travail se faisant beaucoup exigeante que par le passé : quête de sens, besoin de se réaliser, besoin d’indépendance et envie d’entreprendre.
On remarque encore que des études révèlent qu’un jeune diplômé sur deux a pour ambition de créer sa propre entreprise. Quant aux cadres déjà en fonction, 72% d’entre eux se disent intéressés par l’intrapreneuriat ou intrapreneurship pour les mordus du franglais.
Quels avantages présente cette formule ?
L’Intrapreneuriat étant une forme de création d’activité qui se développe au sein d’entreprises existantes, elle en présente plusieurs :
- Pour les salariés tentés par l’expérience :
- Possibilité d’entreprendre sans quitter son emploi,
- Accélérer potentiellement sa carrière,
- Gain d’autonomie et de responsabilité,
- Rôle valorisé,
- Retrouver du sens dans l’action professionnelle,
- Se tester et progresser, sans prendre de risque financier.
- Pour les entreprises, l’intrapreneuriat permet :
- De fidéliser les meilleurs éléments et de tirer parti de leur dynamisme,
- D’instaurer une véritable politique dynamique de gestion des ressources humaines,
- D’offrir de nouvelles opportunités de croissance pour les entreprises en manque d’esprit innovation,
- D’introduire un mode de fonctionnement « start-up »dans des structures à tendance hiérarchique ou administrative,
- De rajeunir l’image des entreprises traditionnelles.
Mais, comme la langue d’Ésope, il faut aussi tenir compte des inconvénients possibles
- Pour le salarié intrapreneur :
- Gagner en autonomie, s’auto-manager provoquera une charge de travail et peut être une source de stresssupplémentaire,
- savoir se motiver et se remotiver puisqu’il n’est pas le propriétaire de l’activité qu’il crée, ce qui peut être frustrant,
- S’adapter à la stratégie globale de l’entreprise : ce qui peut freiner sa capacité d’initiative,
- Se sentir fragilisé en cas d’échec. Voire pire…
- Pour l’entreprise :
L’introduction de l’intrapreneuriat au sein d’une structure très élaborée peut s’improviser. Bonne préparation bonne structuration sont indispensables en amont pour identifier, recruter et manager les intrapreneurs.
Elle doit de plus :
- Communiquer sur le plan interne,
- Valider les projets,
- Encadrer les intrapreneurs.
Tout cela n’est possible que dans une vision et un projet sur le long terme, sous peine d’échec. De plus :
- Les projets d’intrapreneuriat peuvent être très consommateurs de ressources,
- Par ailleurs et quasi par définition, leur réussite n’est pas garantie,
- Une telle initiative peut mettre en péril tout l’équilibre hiérarchique de l’entreprise.
La tendance à l’intrapreneuriat social
Dans leur quête de sens et d’utilité sociale, les salariés souhaitent de plus en plus développer des activités innovantes en réponse à des problématiques sociales et environnementales. On parle d’intrapreneuriat social. Une tendance qui s’exprime notamment au sein des entreprises multinationales.
Voici quelques exemples d’entreprises ayant adopté l’intrapreneuriat que nous empruntons à WikiCréa, sans rien y changer :
- l’intrapreneuriat au sein de Google a permis la naissance de Gmail,
- l’intrapreneuriat au sein de l’imprimerie 3Ma permis la naissance du post-it,
- La RATP voit naître de nombreux projets innovants en interne (applications d’intelligence artificielle, solutions technologiques…),
- Total favorise aussi l’intrapreneuriat (application Kleen de lavage auto dans les stations ; le Bon Gaz pour la livraison de bouteilles à domicile),
- La Poste mise aussi sur l’intrapreneuriat à travers un concours interne annuel,
- Le Crédit Agricole avec son challenge innovation et la BNP Paribas à travers son People’s Lab sont des exemples de banques ouvertes à l’intrapreneuriat,
- Enfin, The Adecco Groupa créé un incubateur digital mondial.
Qu’est-ce qu’un intrapreneur ? C’est un salarié qui présente des qualités particulières :
- Un goût pour l’autonomie et l’indépendance,
- Un réel désir d’accéder à des responsabilités,
- Un fort potentiel de management,
- Une loyauté vis-à-vis de l’entreprise et de sa stratégie.
Mais, ainsi que le conclut Wikipédia, il est évident que tous les salariés n’ont pas l’esprit intrapreneur ! Il ne faut sans doute ni s’en désoler ni s’en réjouir, la diversité des conceptions, des formules et des structures entrepreneuriales, en favorisant au mieux les modes d’adaptation au réel au lieu de les lui imposer technocratiquement, évitant la perte d’efficacité, voire les « catastrophes » économiques comme le furent le paquebot France ou le Concorde.
Le tout est de rester fidèle au service du Bien Commun en toutes circonstances.
Olivier TOMA – Fondateur PRIMUM-NON-NOCERE
Associé Grant Thornton® France.
LIENS :